Kamel Zouaghi«Que de regrets !»…A l’issue du match entre l’Etoile du Sahel et l’Avenir de Kasserine, nous avons rencontré l’entraîneur kasserinois Kamel Zouaghi pour nous entretenir sur quelques sujets relatifs à la marche du club. Kamel Zouaghi, qui était très déçu après la relégation de son club malgré la victoire réalisée ce jour-là aux dépens de l’Etoile du Sahel, ne s’est pas dérobé et a accepté de répondre franchement à nos questions. Ecoutons-le.
Pour l’histoire, l’ASK a été cette saison la seule et l’unique équipe à battre les grands, à savoir l’Espérance, le CA, le CSS et l’Etoile.
En revanche elle n’a pas pu, en fin de course, éviter la relégation, qu’en dites-vous ?
Franchement, mon équipe ne mérite pas du tout la relégation et les victoires enregistrées devant les grands en témoignent. Autrement dit, on était mal parti dans la course mais on a bien terminé la saison en dépit de quelques faux pas qu’on a connus lors de quelques matches, notamment face à l’OB et El Gawafel à Kasserine.
Ces deux défaites ont dissipé les espoirs du maintien. Ces deux équipes, qui représentaient deux sérieux concurrents pour le maintien, ont su comment nous battre dans notre fief. Chose qui leur a permis de creuser l’écart.
A votre avis, qui assume la responsabilité de la relégation ?Je ne reproche ou plutôt je n’accuse personne. Car, on a joué le jeu, mais on n’a pas réussi à accomplir notre mission, quelques circonstances ou facteurs nous ont trop lésés de telle sorte qu’on n’a pas trouvé les solutions adéquates pour garantir le maintien.
Quels sont alors ces circonstances ou ces facteurs qui vont ont lésés?Comme vous le savez, j’ai pris le train en marche. Autant dire que j’ai remplacé mon collègue Lotfi Jbara après cinq journées de championnat et j’ai trouvé un effectif très limité sur le plan technique et très réduit pour faire les changements nécessaires à chaque fois où la situation l’exigeait. De plus, ce n’était pas moi qui avais dirigé les préparatifs d’avant-saison. Il est à signaler qu’au cours de la première phase, nous n’avons ramassé que neuf points.
Au cours du mercato, avez-vous effectué les recrutements nécessaires pour remédier aux défaillances de l’équipe qui sont apparues au cours de la phase aller ?Absolument, mais en fonction des moyens financiers qu’on possède au club, ce qui explique le visage «new-look» de mon équipe avec laquelle on a pu ramasser dix-neuf points avec nos excellentes prestations devant les grands clubs.
C’est pour cela que je n’ai rien à regretter parce qu’on a joué le jeu tout en présentant un football plaisant et agréable. Mais quand la chance vous tourne le dos…
Avec du recul, que regrettez-vous ?La dilapidation de précieux points lors des matches devant des adversaires faciles à battre soit à Kasserine, soit en déplacement. Notre défaite devant l’OB à Kasserine demeure jusqu’à ce jour le plus mauvais souvenir de mon passage à Kasserine.
Mais ce n’était pas l’unique défaite concédée à domicile, n’est-ce pas?Oui, mais, parce qu’on avait perdu bêtement et que personne à Kasserine ne s’attendait à cet échec. Nous avions les moyens de revenir au score mais nous n’avons pas trouvé les solutions adéquates pour atteindre notre objectif. C’est à partir de cette défaite que tous nos plans ont été chambardés. Et depuis, mon équipe a beaucoup souffert. A Zarzis on a bien joué face à l’équipe locale tout en nous créant des occasions de but. Mais celui qui rate ne gagne pas.
Revenons au match face à l’Etoile. Vous attendiez-vous à cette prouesse?Absolument. Je vous assure que nous sommes venus à Sousse pour réaliser la victoire au détriment d’un grand club et montrer que le hasard a voulu que les Aigles de Chambi jouent pour éviter la relégation. C’est de l’injustice car nous possédons une équipe meilleure que celles qui ont assuré leur maintien.
Comment voyez-vous l’avenir de l’ASK après cette relégation ?Je tiens à insister auprès du comité de l’ASK pour soutenir les joueurs au maximum. Par ailleurs, il va falloir recruter un certain nombre de joueurs, surtout que parmi le groupe actuel, certains sont à l’ASK à titre de prêt. Si les deux facteurs que je viens d’évoquer se réalisent, je ne doute pas de la capacité de l’ASK de retrouver sa place parmi l’élite très rapidement.
Comptez-vous rester à l’ASK ?Il est encore tôt pour en parler.
Auteur : Brahim AOUICHAOUI (La Presse)