Nigeria

Kanu : «Nous pouvons battre n'importe qui»

Le capitaine du Nigeria, Nwanko Kanu, croit que les Super Eagles peuvent réaliser une très bonne Coupe du monde. «Nous devons seulement avoir la foi et être positifs. Nous ne nous rabaisserons face à personne, parce que nous devons montrer au monde que nous sommes bons, spécialement lors de la Coupe du monde» explique Nwanko Kanu sur la BBC TV.

«Au Nigeria, nous pouvons mourir pour le football. Il y a 4 ans, nous n'avons pas réussi en Coupe du monde, mais nous serons là en Afrique du Sud. C'est une grande opportunité pour une équipe africaine, spécialement lors d'un tournoi joué en Afrique. C'est une chance d'avoir un grand impact, de gagner ou d'aller en finale (...) Le Nigeria sera l'une des équipes africaines les plus fortes. Dans un bon jour, nous pouvons battre n'importe qui, que ce soit le Brésil ou l'Argentine. Il y aura des surprises lors de cette Coupe du monde et il ne faudra sous-estimer personne.»

Lukman prend déjà les choses en main

A peine 20 ans et déjà un profil de patron. Le Nigérian Haruna Lukman est passé en quelques semaines du statut de surprise de la liste de 30 à titulaire potentiel dans le onze de Lars Lägerback. Une montée en puissance pas vraiment surprenante si l’on se penche sur la jeune carrière du milieu de terrain des Super Eagles.

Son nom n’a pas encore franchi les frontières du Nigeria, mais Haruna est y déjà une vedette. Dans une nation où les 150 millions d’habitants sont autant d’amoureux de football, celui qui soulève une Coupe du Monde devient forcément un héros national. C’est le statut auquel a accédé le capitaine des Golden Eaglets vainqueurs de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2007.

Preuve que le sélectionneur de l’époque, Yemi Tella, avait vu juste en confiant le brassard à Haruna, trois ans après ce titre mondial, il est le seul des Nigérians sacrés en Asie à avoir été convoqué avec les A, sa première cape datant de janvier 2008 alors qu’il n’était âgé que de 17 ans. Il est également l’unique élément à avoir gagné sa place en équipe première dans un grand championnat, en l’occurrence à l’AS Monaco.
J’aime le travail défensif mais j’aime aussi aller vers l’avant, pousser, provoquer, donner des ballons à l’attaquant
Lukman Haruna, à propos de sa position préférée sur le terrain

Car si les observateurs ont fait les louanges des Macauley Chrisantus, Rabiu Ibrahim et autres Yakubu Alfa, qui avaient brillé par leur sens du but et du spectacle en Corée du Sud, les recruteurs monégasques ont eux jeté leur dévolu sur le moteur de l’équipe. Infatigable d’une surface à l’autre, doué techniquement, et doté d’une frappe monumentale, il est autant le premier défenseur que le premier attaquant. "J’aime le travail défensif mais j’aime aussi aller vers l’avant, pousser, provoquer, donner des ballons à l’attaquant", explique le finaliste malheureux de la dernière Coupe de France sur le site de son club. "En sélection ou en club, j’ai déjà joué à différents postes mais je n’ai pas de préférence définie, il est préférable de cultiver plusieurs compétences."

Eviter le gâchis
Une polyvalence qui avait tapé dans l’œil du Real Madrid, du FC Porto et du Bayern Munich, mais qui s’exprime finalement en Principauté, que le jeune Nigérian a rejoint en janvier 2008, conscient qu’il aurait peut-être plus rapidement sa chance. Celle-ci se présente en mars 2009 après une saison à faire ses classes en équipe réserve. Devenu entretemps capitaine de la sélection U-20, il se contente de quelques apparitions sur les pelouses de Ligue 1, mais confirme son potentiel à chaque sortie.

Seul problème, il récolte autant de compliments pour son abattage et sa technique que de cartons et de ballons perdus par son manque d’expérience et sa fougue. Ajoutez-y une certaine nonchalance qui lui vaudra d’ailleurs quelques remontrances du sélectionneur U-20 Samson Siasia et une Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2009 en Egypte ratée, et tous les ingrédients sont réunis pour que sa carrière bascule du mauvais côté...
Il y a deux personnes dans le football qui comptent beaucoup pour moi : John Obi Mikel et Nwankwo Kanu
Lukman Haruna, à propos de ses modèles

Mais Guy Lacombe, l’entraîneur de l’ASM réputé pour ses talents de formateur comme en témoignent les carrières de Zinedine Zidane, Patrick Vieira ou Johan Micoud, depuis qu’il a lancés dans le grand bain à Cannes, va encore une fois faire des miracles. "Au début de l’année, il est venu me voir et m’a beaucoup parlé, sur le football mais aussi sur la vie en général", explique le nouveau venu chez les Super Eagles. "Grâce à cela, j’ai compris des choses sur les devoirs d’un footballeur, la nécessité de travailler, toujours et encore, pour aller plus haut. Il m’a demandé de changer des choses, dans l’implication, la motivation, l'envie. J’essaie d’appliquer ça et je sais que je peux encore mieux faire." Effet immédiat, il signe son premier but en Ligue 1 dès la reprise contre Montpellier (4:0), et le second… 12 minutes plus tard !

Dans les pas d'Obi Mikel
L’aigle a pris son envol et ne redescendra plus. Titulaire dans l’entrejeu monégasque, il est appelé par le nouveau sélectionneur Lars Lägerback pour les matches de préparation pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010. Une première sortie solide face à l’Arabie Saoudite (0:0), une confirmation et le but de l’égalisation contre la Colombie (1:1) quelques jours après, il n’en fallait pas plus pour que l’entraîneur suédois couche le nom du prodige sur la liste des 23 qui s’envoleront pour l’Afrique du Sud.

Une occasion pour l’heureux élu de tenter de remporter le trophée du Meilleur Jeune Joueur Hyundai, mais également de passer quelques semaines en bonne compagnie. "Il y a deux personnes dans le football qui comptent beaucoup pour moi : John Obi Mikel et Nwankwo Kanu", confie Lukman. "Ce sont de grands joueurs avec qui je discute souvent et qui m’aident à évoluer dans mon métier et dans ma vie."

Obi Mikel devrait d’ailleurs se méfier en conseillant son jeune coéquipier. Car il est désormais son principal concurrent…